S22-P06-C09 Pneumopathies à éosinophiles

S22-P06-C09 Pneumopathies à éosinophiles

S22

Pneumologie

Vincent Cottin

Chapitre S22-P06-C09

Pneumopathies à éosinophiles

Vincent Cottin

Définition

Les pneumopathies à éosinophiles (PE) constituent un ensemble de pathologies ayant en commun l’infiltration du parenchyme pulmonaire de façon prédominante par des polynucléaires éosinophiles [4]. Une hyperéosinophilie périphérique (> 1 G/l, et en particulier > 1,5 G/l) est fréquente mais non constante. Les PE peuvent avoir une cause indéterminée : pneumopathie chronique idiopathique à éosinophiles (PCIE), pneumopathie aiguë idiopathique à éosinophiles (PAIE), granulomatose éosinophilique avec polyangéite (GEPA), syndrome hyperéosinophilique idiopathique (SHE), ou une cause identifiable, dont l’aspergillose bronchopulmonaire allergique (APBA), et d’autres maladies pulmonaires variées. Récemment a aussi été décrite la bronchiolite oblitérative hyperéosinophilique (BOH), qui peut être idiopathique ou survenir dans certains contextes étiologiques. L’asthme hyperéosinophilique, la GEPA, l’ABPA, et la BOH (et souvent la PCIE), comportent une atteinte des voies aériennes.

Polynucléaire éosinophile

Les précurseurs du polynucléaire éosinophile se différencient dans la moelle osseuse sous l’effet de l’interleukine 5 (IL-5), de l’IL-3, et du GMCSF (granulocyte macrophage colony stimulating factor). Le polynucléaire éosinophile mature circule dans le sang pendant environ une journée avant d’être recruté dans les tissus cibles comme le poumon par des cytokines dont l’IL-5 et l’éotaxine 1. Une fois dans les tissus, les éosinophiles subissent rapidement une mort cellulaire par apoptose, sauf si des facteurs de survie cellulaire sont présents (IL-5).

Ses principaux effets biologiques sont liés à la libération de nombreux médiateurs par l’éosinophile activé, dont des protéines cationiques spécifiques contenues dans des granules intracytoplasmiques. La libération des médiateurs de l’éosinophile peut aussi survenir par mort cellulaire ou par un processus de libération à l’emporte-pièce.

Les éosinophiles interviennent à la fois dans l’immunité innée et l’immunité acquise, dont la réponse inflammatoire et la défense contre les infestations parasitaires, mais aussi les infections virales et bactériennes. Ils expriment de nombreux récepteurs cellulaires, ainsi que le complexe majeur d’histocompatibilité de classe II, et des molécules co-stimulatrices, leur permettant d’intervenir dans la présentation antigénique aux lymphocytes TH2 CD4+. Ils interviennent aussi dans la régulation des …

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