S22-P10-C02 Complications respiratoires du tabac et sevrage tabagique

S22-P10-C02 Complications respiratoires du tabac et sevrage tabagique

S22

Pneumologie

Vincent Cottin

Chapitre S22-P10-C02

Complications respiratoires du tabac et sevrage tabagique

Nathalie Wirth, Carina Peyrin-Biroulet et Yves Martinet

 

La consommation de tabac est la première cause évitable de morts prématurées en France avec 73 000 morts par an, soit 200 morts par jour [8]. Une personne qui fume toute sa vie a une « chance » sur deux de mourir de son tabagisme et perd en moyenne 10 à 15 ans de vie confortable.

La consommation de tabac a commencé à diminuer à partir des années 1970, suite aux différentes législations (lois Veil et Evin) et mesures introduites. Le nombre de fumeurs a fortement baissé à la suite du Plan Cancer 1 avec augmentations importantes des prix en 2003-2004, puis ce nombre est resté stable au cours du temps, jusqu’à ces dernières années où la prévalence du tabagisme chute à nouveau depuis l’introduction du paquet neutre et des nouvelles hausses de prix.

En France en 2018, 35,3 % des hommes et 28,9 % des femmes se déclaraient fumeurs, soit 32 % de la population adulte. En 2017, 25,1 % des garçons et filles de 17 ans fumaient tous les jours. Cette consommation des jeunes est très élevée par rapport à celles d’autres pays européens.

Cette consommation n’est pas une fatalité puisque les pays qui ont assumé une politique énergique avec mise en œuvre de la Convention Cadre de l’OMS pour la lutte anti-tabac (CCLAT) [14] voient le pourcentage d’adultes fumeurs diminuer de façon rapide avec des taux de 21 % en Norvège, 15 % au Royaume-Uni et en Finlande et de 10 % en Californie.

Dépendance à la nicotine et risques liés à sa consommation

La nicotine, principal alcaloïde contenu dans la feuille de tabac (environ 10 mg/g de tabac), est responsable de l’installation et de la poursuite de la dépendance au tabac. C’est une base faible qui agit comme un faussaire en interagissant au niveau du système de récompense, en mimant l’action des ligands physiologiques des récepteurs à l’acétylcholine. Ce système de récompense est situé au niveau du système limbique (cerveau des émotions) dont l’objet est d’assurer, en procurant une sensation de plaisir, la survie de l’individu et sa reproduction par la prise de nourriture, de boissons et l’activité sexuelle. La nicotine est l’une des plus puissantes substances psycho-actives capables d’induire une dépendance.

L’installation et le maintien de la dépendance à la nicotine dépendent à la fois de la quantité de nicotine administrée et de la vitesse de cette administration au cerveau (Figure S22-P10-C2-1) : chez le fumeur de tabac, 8 secondes après le début de l’inhalation le cerveau est inondé par la nicotine, avec sat…

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