S26-P02-C09 Atrésie choanale

S26-P02-C09 Atrésie choanale

S26

Oto-rhino-laryngologie

Philippe Herman et Benjamin Verillaud

Chapitre S26-P02-C09

Atrésie choanale

Philippe Herman

 

Les choanes constituent la limite entre la partie postérieure des fosses nasales et le rhinopharynx. On leur décrit la forme d’une arche, formée par le vomer médialement, l’aile médiale de la ptérygoïde latéralement, la partie horizontale de l’os palatin en bas, et le plancher du sinus sphénoïdal en haut. L’atrésie choanale est définie par l’imperforation congénitale de la choane. Elle peut être uni- ou bilatérale. Chez les nouveau-nés, qui présentent une respiration nasale exclusive, l’imperforation bilatérale peut se traduire par une détresse respiratoire néonatale. L’atrésie choanale concerne environ 1 nouveau-né sur 7 000. Elle peut être isolée ou entrer dans le cadre d’un syndrome polymalformatif.

Diagnostic clinique

Le diagnostic est simple : la perméabilité des choanes est testée chez les nouveau-nés en introduisant une sonde d’aspiration dans la fosse nasale : la sonde bute en cas d’imperforation. L’examen nasofibroscopique confirme le diagnostic, et permet parfois d’apprécier l’épaisseur de la zone atrétique. On réalise par ailleurs un examen clinique complet, avec notamment un examen ophtalmologique, cardiaque, et des organes génitaux externe : l’atrésie de choanes peut en effet s’intégrer dans un syndrome polymalformatif, au premier rang desquels le syndrome CHARGE (coloboma, heart defects, atresia of the choanae, retarded growth and development, genital hypoplasia, ears anomalies, and/or hearing loss).

Examens paracliniques

L’essentiel du bilan paraclinique repose sur le scanner du massif facial : il permet de préciser la nature de l’obstacle : le comblement est mixte osseux et fibreux dans plus de deux tiers des cas, osseux pur dans les autres cas (un obstacle purement fibreux est exceptionnel). Le reste du bilan comprend une échographie cardiaque et rénale, et un test d’audition.

Traitement

Le traitement est chirurgical. Son degré d’urgence dépend du caractère uni- ou bilatéral de l’aplasie. Dans les aplasies bilatérales, la détresse respiratoire est initialement traitée par la mise en place d’une canule oropharyngée pour permettre la respiration buccale du nouveau-né. L’alimentation se fait alors par gavage. Une intubation reste néanmoins parfois indispensable. La chirurgie est ensuite programmée dans les premiers jours de vie après avoir éliminé un syndrome polymalformatif nécessitant des précautions anesthésiques particulières. Dans les atrésies unilatérales, le geste ne requiert pas le même caractère d’urgence, et est rarement effectué avant l’âge de 2 ans ; de fait …

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