S26-P03-C07 Paralysie des cordes vocales

S26-P03-C07 Paralysie des cordes vocales

S26

Oto-rhino-laryngologie

Philippe Herman et Benjamin Verillaud

Chapitre S26-P03-C07

Paralysie des cordes vocales

Philippe Herman

 

Il existe deux tableaux distincts. La paralysie d’une seule corde vocale se traduit par une dysphonie et éventuellement par quelques fausses routes, mais cette pathologie ne met pas en jeu le pronostic vital. En revanche la paralysie des deux cordes vocales réalise un tableau dramatique marqué, en fonction de la position des cordes vocales paralysées, soit par une dyspnée de repos, majorée au moindre effort, à voix normale quand les cordes vocales sont en adduction, soit par une aphonie s’accompagnant de fausses routes majeures quand les cordes sont en abduction.

La paralysie peut être liée soit à une atteinte d’un nerf périphérique, qu’il s’agisse du nerf pneumogastrique ou du nerf laryngé inférieur encore appelé nerf récurrent, soit à une atteinte centrale touchant le noyau du tractus solitaire.

Diagnostic

Quand faire le diagnostic de paralysie laryngée uni- ou bilatérale ?

Les immobilités laryngées peuvent se manifester par une dysphonie, une dyspnée laryngée, et parfois des troubles de la déglutition. Il existe pour autant des formes asymptomatiques, en particulier quand l’atteinte est lente et progressive, comme dans le cas de certaines tumeurs bénignes du cou. L’examen de référence est bien sûr la fibroscopie laryngée, qui analyse, voire enregistre la dynamique laryngée, en détaillant à la fois les mouvements spontanés et les mouvements volontaires lors de la phonation ou de la déglutition.

Dans certains cas, il peut être difficile de différencier une paralysie laryngée d’une ankylose crico-aryténoïdienne ou d’une luxation aryténoïdienne. En cas de doute, un électromyogramme (EMG) laryngé peut être proposé.

Bilan étiologique

L’examen fibroscopique est complété par un examen clinique général. En l’absence de cause récente évidente (thyroïdectomie par exemple), il se dégage un consensus professionnel fort pour recommander un scanner de la base du crâne au médiastin supérieur sans et avec injection, explorant ainsi tout le trajet du X et du nerf laryngé inférieur depuis le foramen jugulaire en haut jusqu’à la sous-clavière pour le côté droit ou jusqu’à la loge de Barety pour le côté gauche Concernant les autres examens, la radio de thorax est insuffisante. L’échographie cervicale est intéressante en cas de pathologie thyroïdienne, l’IRM du tronc cérébral est indiquée en cas d’immobilité laryngée bilatérale hors contexte traumatique laryngé. Elle n’est pas nécessaire dans les immobilités unilatérales, sauf s’il existe un contexte neurologique spécifique.

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