S29-P03-C05 Néphropathies tubulo-interstitielles chroniques

S29-P03-C05 Néphropathies tubulo-interstitielles chroniques

S29

Néphrologie

Éric Thervet et Alexandre Karras

Chapitre S29-P03-C05

Néphropathies
tubulo-interstitielles
chroniques

Guillaume Bollée et Mathieu Latour

 

Le terme néphropathie tubulo-interstitielle chronique (NTIC) recouvre un ensemble très hétérogène de néphropathies atteignant en premier lieu et de façon prédominante l’interstitium et les tubes rénaux. On inclut parfois dans les NTIC les dommages tubulo-interstitielles résultant d’une obstruction chronique sur les voies urinaires, compliquée ou non d’infection. Les NTIC proprement dites, d’origine non obstructive, peuvent être secondaires à des agents néphrotoxiques médicamenteux ou environnementaux, à des affections métaboliques, ou à une infiltration parenchymateuse survenant au cours d’affections infectieuses, immunologiques ou hématologiques.

Caractères généraux des NTIC et démarche diagnostique

Les NTIC partagent un certain nombre de caractéristiques cliniques, biologiques, radiologiques et histologiques. Comme beaucoup de néphropathies, les NTIC n’entraînent le plus souvent que peu ou pas de manifestation clinique jusqu’à un stade d’insuffisance rénale avancée. Quand la NTIC s’intègre dans le contexte d’une maladie générale, celle-ci peut être à l’origine de signes extra-rénaux. Il n’est pas rare de noter une polyurie avec nycturie, témoignant d’une atteinte médullaire avec diminution de la capacité de concentration des urines. Bien souvent, les NTIC sont découvertes devant une augmentation de la créatininémie paraissant isolée. La pression artérielle peut être élevée mais est souvent normale, en particulier aux stades précoces de la maladie. La protéinurie est absente ou modérée (inférieure à 1,5 g/24 heures) et est consituée principalement de protéines de bas poids moléculaires telles que la bêta-2 microglobuline, alors que l’albuminurie est faible ou absente. Ceci peut être mis en évidence par la réalisation d’une électrophorèse des protides urinaires, qui a également l’intérêt de rechercher une protéinurie de chaînes légères monoclonales. L’examen microscopique des urines ou du sédiment urinaire montre fréquemment une leucocyturie et l’absence d’hématurie. Lorsqu’une NTIC est suspectée, une évaluation clinique rigoureuse doit être réalisée, dans le but de rechercher des antécédents ou des signes orientant vers une maladie immunologique ou hématologique, une infection, une maladie lithiasique, l’exposition à des substances néphrotoxiques ou encore une néphropathie héréditaire. La réalisation d’une imagerie rénale est une étape obligatoire pour le diagnostic de NTIC comme de toute autre néphropathie. Une échographie rénale est le plus souvent suffisante et doit être l’exame…

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