S31-P01-C05 Épargne transfusionnelle

S31-P01-C05 Épargne transfusionnelle

S31

Anesthésie, réanimation et médecine péri-opératoire

Benoît Plaud et Serge Molliex

Chapitre S31-P01-C05

Épargne transfusionnelle

Sigismond Lasocki et Sylvain Ausset

 

L’anémie est l’une des premières co-morbidités dans la population mondiale. Dans le contexte du péri-opératoire, elle est associée à une augmentation de la morbi-mortalité, comme l’est la transfusion sanguine. C’est pourquoi des stratégies sont à mettre afin de limiter l’anémie et la transfusion en place en péri-opératoire. Il s’agit même d’une des dix priorités de santé reconnues par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) (déclaration WHA63.12 21, mai 2010). L’ensemble de ces stratégies d’épargne transfusionnelle est regroupé au sein du concept de « patient blood management » (PBM) [9].

Anémie et transfusion, facteurs de morbi-mortalité péri-opératoire

L’anémie, définie comme une hémoglobine (Hb) inférieure à 13 g/dl chez l’homme et 12 g/dl chez la femme, est très fréquente en pré-opératoire de chirurgie majeure. Elle concerne environ 30 % des patients [1], [8]. Cette anémie pré-opératoire est associée à une augmentation de la mortalité post-opératoire d’un facteur 2 à 3 [1], [3], [8]. Il est intéressant de souligner que cette augmentation de mortalité est observée pour tout type de patients. Même si la présence d’une co-morbidité en association à l’anémie potentialise ce risque, ceci n’est pas le seul fait d’une atteinte coronaire [8]. L’anémie pré-opératoire est également associée à une augmentation de la morbidité : durées de séjours prolongées, augmentation de la fréquence des infections et des complications post-opératoires en général (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral notamment) et bien entendu augmentation du recours à la transfusion sanguine [3]. Malheureusement, la transfusion sanguine n’apparaît pas comme la solution, puisqu’elle est elle-même associée à une augmentation de la morbi-mortalité péri-opératoire. Si les risques de transmission de maladies infectieuses (principalement virales) sont extrêmement réduits (la transfusion est à cet égard plus sûre que l’aviation), il subsiste des risques notamment d’erreurs transfusionnelles ou de complications respiratoires (œdèmes pulmonaires de surcharge ou lésionnels). Si l’anémie est très fréquente en pré-opératoire, elle est quasiment constante en post-op&ea…

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