S32-P01-C24 Lèpre

S32-P01-C24 Lèpre

S32

Maladies infectieuses

Olivier Lortholary

Chapitre S32-P01-C24

Lèpre

Anne-Claire Desbois et Yoann Crabol

 

La lèpre est une infection chronique à Mycobacterium leprae à expressions essentiellement cutanées et neurologiques périphériques. Des millénaires après sa première description, la lèpre continue de représenter un enjeu de santé public majeur dans le monde en particulier en Inde, au Brésil, en Indonésie, au Bangladesh et au Nigeria où son incidence est la plus élevée [10]. À l’ère de la mondialisation, il s’agit de savoir en porter le diagnostic précocement afin d’en prévenir les conséquences fonctionnelles mutilantes.

Transmission

Les mécanismes précis de transmission de la lèpre restent inconnus. L’hypothèse d’une transmission interhumaine respiratoire par aérosolisation de sécrétions nasales des sujets multibacillaires est actuellement la plus partagée [2]. De manière plus marginale, des cas de transmission par voie cutanée sur peau lésée ou après contact avec des tatous, réservoirs naturels de M. lepræ, ont été rapportés. Contrairement aux idées reçues, la lèpre n’est pas une maladie très contagieuse. Sa transmission dépend entre autres de la charge bacillaire du patient source, des conditions de promiscuités entre les sujets, de la susceptibilité génétique et de l’immunité des sujets contacts. Une étude d’association pangénomique a permis d’identifier certains polymorphismes de gènes intervenant dans les voies de signalisation de l’immunité innée dépendante de NOD2 comme d’importants facteurs de susceptibilité [19].

Cette différence de susceptibilité explique en partie qu’en zone d’endémie comme en Inde ou en Indonésie, jusqu’à 5 % des sujets semblent être des porteurs sains chroniques de M. lepræ, selon les études de biologie moléculaire [3].

Physiopathologie

M. lepræ est un bacille acido-alcoolo-résistant (BAAR) à croissance très lente dont la température de culture relativement basse (de 27 à 30 °C chez l’animal, la culture in vitro étant impossible) explique son tropisme pour les régions les plus froides de l’organisme (peau, muqueuses respiratoires hautes, nerfs superficiels). Pathogène intracellulaire strict, M. lepræ infecte les macrophages et les cellules de Schwann du nerf périphérique, auxquelles il se lie via la laminine 2, un composant spécifique de leur lame basale. La réponse …

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