S32-P05-C04 Traitement et prévention des complications infectieuses au cours de l’infection par le VIH

S32-P05-C04 Traitement et prévention des complications infectieuses au cours de l’infection par le VIH

S32

Maladies infectieuses

Olivier Lortholary

Chapitre S32-P05-C04

Traitement et prévention
des complications infectieuses
au cours de l’infection par le VIH

Juliette Pavie et Laurence Weiss

 

L’avènement des trithérapies antirétrovirales a permis une diminution drastique de la survenue des infections opportunistes au cours de l’infection par le VIH. Ces infections opportunistes (IO) surviennent à présent lorsque l’infection VIH est prise en charge tardivement (IO inaugurales) ou chez des patients suivis (du moins dans le passé) mais en rupture de traitement. Plus rarement, il s’agit de patients en échec de prise en charge thérapeutique antirétrovirale et préventive des IO.

En 2018, en France, environ 1 700 personnes ont été diagnostiquées à un stade avancé de l’infection à VIH. Le nombre de diagnostics de sida est estimé à 1 205 personnes avec une majorité d’entre elles (63 %) qui ignoraient leur séropositivité. En 2018, les pathologies inaugurales de sida les plus fréquentes sont la pneumocystose (22 %), la candidose œsophagienne (8 %), la tuberculose pulmonaire (7 %), le Kaposi (7 %), la toxoplasmose cérébrale (7 %) et les lymphomes (7 %) [1]. La survenue des infections opportunistes est très liée à l’intensité du déficit immunitaire. Le degré d’immunodépression évalué par la numération des lymphocytes T CD4 conditionne donc le risque de survenue des différentes infections opportunistes. Il est habituel de déterminer un seuil de lymphocytes T (LT) CD4 circulants en dessous duquel une infection opportuniste est susceptible de survenir (Figure S32-P05-C04-1). Néanmoins, il faut garder à l’esprit que, chez certains patients, ces infections opportunistes peuvent survenir pour des taux de LT CD4 plus élevé qu’attendu probablement en raison d’un déficit fonctionnel des LT CD4.

 

Figure S32-P05-C06-1 Survenue des infections opportunistes au cours de l’infection par le VIH en fonction du taux de LT CD4.

Pneumocystose

La pneumocystose est l’infection inaugurale du SIDA la plus fréquente en France. Il s’agit d’une pneumopathie liée à pneumocysti jiroveci. Elle survient classiquement chez les patients présentant un taux de lymphocytes T CD4 inférieur à 200/mm3 et/ou à 15 %. Cliniquement, dans les formes typiques, elle se manifeste par l’apparition progressive d’une toux sèche, d’une fébricule et d’une dyspnée survenant d’abord à l’effort puis au repos. L’auscultation pulmonaire peut être normale au début de l’évolution puis marquée par l’apparition de crépitants. Sur le plan biologique, les LDH sont le plus souvent augmentés&a…

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